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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 10:03

Radioastronomie, un autre regard sur l’Univers

Le 12 mai 2016 à 18 heures au centre culturel de Saint-Raphaël – Salle Mistral

Le sujet de la conférence : La Radioastronomie

L'astronomie, science plus que millénaire, se base sur l'observation optique des astres. La radioastronomie, elle, science récente, s'appuie sur les ondes radio pour observer l'univers dans le domaine des grandes longueurs d'ondes invisibles pour l’œil humain. Complémentaire de l'astronomie optique, elle ouvre le champ à de nouvelles découvertes.
Après une présentation de l'histoire de cette science depuis ses balbutiements au XIXème siècle, seront présentés plusieurs exemples d'observatoires et de projets radio-astronomiques, depuis les plus grands programmes internationaux jusqu'aux travaux et observations accessibles aux amateurs.

Le conférencier : Jean-Louis RAULT

Jean-Louis RAULT est né en 1949.

Il a suivi une formation d'ingénieur à l’École Centrale d’Électronique à Paris.
Il a participé pendant trois ans au travail du Groupe de Recherches Ionosphériques du CNRS, pendant lesquels il a mené des études sur les signaux radio naturels de la magnétosphère, les aurores polaires, avec un hivernage aux Iles Kerguélen.
Il a poursuivi le reste de sa carrière professionnelle dans le domaine de l'électronique de défense chez Thales (acoustique et lutte anti-sous-marine, équipements aéroportés).
Il est retraité depuis 2013.

Il fut président de l'AMSAT-France, une association pilotant des étudiants dans le développement de satellites amateurs. (Quatre satellites lancés avec succès depuis 1997).
Il préside la commission radioastronomie de la Société Astronomique de France.
Il est également président de la commission radio et membre du conseil d'administration de l'International Meteor Organization.
Il est responsable des observations radio de météores au sein du programme FRIPON / Vigie-Ciel de l'Observatoire de Paris et du Muséum National d'Histoire Naturelle

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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 09:58

« J’ai voulu échapper à la misère, échapper à la pauvreté, échapper à l’obscurantisme et à un monde sans culture » Micher Ragon

Né à Marseille en 1924 mais d'origine paysanne vendéenne, Michel Ragon n'est titulaire que du certificat d'études primaires.

Parfait autodidacte, il dut, pour subsister, pratiquer les métiers les plus divers, comme manœuvre dans une fonderie, peintre en bâtiment, commis libraire puis bouquiniste.

De ce passionné de lectures et de relations humaines, de ce libertaire qui se passionna pour la littérature prolétarienne, l'anarchisme, la poésie, l'humour, l'art abstrait et l'architecture, auteur d'une œuvre aussi abondante que variée,

François Nourrissier a pu dire; "si l'érudition de Ragon est immense, elle ne cesse d'être irriguée par le sang de la misère et de la vraie vie".

Critique et historien de l'art et de l'architecture moderne renommé, il est convié comme professeur invité à l'université de Montréal à partir de 1970.

Il soutient un doctorat d'état à la Sorbonne en 1975; il sera professeur de l'enseignement supérieur jusqu'à sa retraite en 1985.

"La mémoire des vaincus" paraît en 1990. Ce roman lumineux montre comment la révolution de 1917 s'est transformée, pour le peuple russe en une terrible tragédie.

Eclairant crûment de nombreux acteurs de cette tragédie, et notamment Trotsky, il peut sans doute nous aider à comprendre certains comportements actuels.

Michel Thomas

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31 mars 2016 4 31 /03 /mars /2016 10:08

LA MAGIE DU REVENU UNIVERSEL article paru dans « Le Monde » du 31 mars 2016

Eurêka. Voici la pierre philosophale, celle qui permet de transformer le socialisme en libéralisme. Mais aussi l'inverse, de transmuter en un instant le plomb ultralibéral en or communiste. Nous avons nommé le " revenu de base universel ", ou, en anglais, l'universal basic income.

Ce revenu de base, digne de l'Utopia de Thomas More, obéirait à des règles très simples : il est versé à chacun, enfants et adultes, chômeurs et travailleurs, actifs et retraités, bien portants et malades. Plus besoin de remplir d'interminables formulaires pour toucher revenu minimum, assurance-chômage, assurance-maladie ou allocations familiales : sans contrepartie ni justificatif, chacun est gratifié d'un revenu universel, qu'il se nomme Liliane Bettencourt ou soit un anonyme sans-abri.

Mais il y a un mais… Selon le niveau auquel sera fixé ce revenu garanti, un pays changera radicalement de modèle de société.

Si le revenu minimum est fixé à 200 euros par mois et par personne, on aboutit à 800 euros pour une famille de deux enfants, moins que le revenu minimum français. Bienvenue chez Margaret Thatcher et dans un modèle ultralibéral : la collectivité offre un minimum pour survivre, à chacun ensuite de se débrouiller.

Avec ce même outil, il est aussi possible de choisir un modèle égalitaire, en fixant ce revenu minimum à 1 000 euros – 4 000 euros pour cette même famille. Comme dirait François Hollande, à 4 000 euros, on est riche ! Chacun finirait par toucher le même salaire, les revenus étant taxés à plus de 90 % pour financer cette allocation. Bon retour en URSS.

Régler le curseur

L'instrument est magique pour les élections. Nul besoin de loi, un décret présidentiel suffit : selon que le vainqueur de la présidentielle sera de droite ou de gauche, il n'aura qu'à régler le curseur de ce revenu minimum. Plus il est haut, plus le pays s'élève dans le socialisme. Plus il est bas, plus la France s'enfonce dans le libéralisme.

Ce revenu minimum est dans l'air du temps, qui trouve des défenseurs de l'extrême gauche aux libéraux, en particulier le philosophe Gaspard Kœnig, président du think tank libéral GénérationLibre, en passant par Frédéric Lefebvre (Les Républicains) et Delphine Batho (PS).

En Europe, la Finlande se propose de l'expérimenter cette année dans certaines régions tests. Helsinki est taraudé par le sujet depuis plus de trente ans, explique la sécurité sociale finlandaise, qui s'est saisie du dossier. Dans les années 1980, en pleine désindustrialisation, l'idée était de donner un revenu aux chômeurs de longue durée. Au fond, instaurer un revenu minimum pour tous, dans un monde victime, croyait-on, de la fin du travail.

Les années 1990 s'attaquent au chômage… en baissant le coût du travail. Des travailleurs pauvres sont contraints d'accepter des mini-jobs payés en dessous du smic. Le revenu universel est alors perçu comme un moyen de les aider financièrement tout en libéralisant le marché du travail. La recette est digne de Tony Blair, inventeur de la " troisième voie ".

Aujourd'hui, le monde du travail encaisse un troisième choc : l'" ubérisation ". Le salariat s'estompe, la protection sociale qui allait de pair n'est plus garantie. Le revenu garantirait aux travailleurs intermittents une ressource minimale et une protection sociale financés par l'impôt. En France, le Conseil national du numérique a proposé d'explorer cette voie dans un rapport remis début janvier.

Surtout, ce revenu minimum est une incitation puissante au travail. Explication : le revenu universel comporte une différence majeure avec le RSA et autres allocations que le travailleur perd dès qu'il retrouve du travail : il est versé quoi qu'il arrive. Les revenus du travail ne sont donc que du bénéfice. C'est la raison pour laquelle le système plaît tant aux libéraux : il incite à travailler, permet de supprimer tous les contrôles anti-fraude – êtes-vous vraiment chômeur ou pauvre – et donc les bureaucraties de l'Etat-providence.

Le revenu universel plaît aussi à la gauche, car il se révèle très égalitaire. Chacun se retrouve avec des allocations forfaitaires, peu importe son revenu initial. Le système s'inspire de William Beveridge, père du modèle social britannique de l'après-guerre, largement financé par l'impôt. Il aide avant tout les plus modestes. En ce sens, il s'oppose au système bismarckien, qui veut que le salarié cotise en proportion de son salaire et récupère, en revenu différé, le montant de ses cotisations – retraite, chômage notamment.

Restent deux questions, le travail et l'argent. Le revenu universel incite, on l'a dit, à " travailler plus pour gagner plus ", pour reprendre le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Certes, mais il peut aussi inciter à se contenter de peu et travailler au noir. C'est pour cela que la ville d'Utrecht aux Pays-Bas mène une expérimentation pour comparer le comportement de bénéficiaires du revenu universel et de personnes restées au système classique.

Second souci, l'argent. On l'aura compris, ce système coûte cher, très cher. Environ 36 % du PIB français si l'on octroie un revenu de 1 000 euros – l'équivalent de toutes les dépenses sociales et de santé françaises plus celles d'éducation – et 7,2 % du PIB, même si l'on se contente de 200 euros par personne : l'équivalent de la politique de chômage, de logement, la politique familiale et celle d'exclusion.

Le philosophe Gaspard Kœnig et l'économiste Marc de Basquiat ont proposé pour GénérationLibre de financer le revenu universel (450 euros par adulte, 225 euros par enfant, soit 325 milliards d'euros), par un impôt proportionnel de… 23 % sur tous les revenus. Plus de deux fois la CSG. Sans surprise, si seul l'Alaska a instauré ce système en versant chaque année jusqu'à 2 000 dollars par famille, c'est qu'il redistribue la manne pétrolière.

par Arnaud Leparmentier

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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 10:06

LE REVENU INCONDITIONNEL OU REVENU DE BASE VA-T-IL CONQUERIR L'EUROPE

"Rien n'est plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue" - Victor Hugo.

Ce début de siècle ne manque pas de vision d'horreur, nous en sommes abreuvés quotidiennement. Le revenu de base pourrait être la première vision positive du XXIème siècle. À terme, quels sont les objectifs d’un tel revenu inconditionnel, théorisé par grand nombre d’auteurs et économistes depuis Thomas More dans « Utopia » et initié par le militant britannique Thomas Paine au XVIIIème siècle ? Rien de moins qu’éradiquer la pauvreté, réduire les inégalités, les injustices sociales et émanciper l’individu.

Aujourd’hui, chacun à un revenu, plus ou moins, sinon il ne pourrait pas vivre. Mais sous quelle condition ? Comment chacun obtient-il son revenu ?

  • 4 sur 10 travaillent, ce travail procure un revenu suffisant pour vivre.
  • Presque 3 sur 10 en majorité les enfants et les jeunes ont un revenu par leur famille,
  • 2 sur 10 vivent de leur retraite ou de leur rente.
  • Et moins d’un sur 10 de l’assurance chômage ou de l’aide sociale.

Tous les revenus sont le résultat de l’activité économique, mais 41% seulement sont le fruit d’un travail rémunéré, tous les autres sont des revenus de transfert qui ne sont pas directement lié au travail.

Alors pourquoi l’idée d’un revenu de base nous semble si étrange. Ce qui semble étrange, c’est que le revenu de base est inconditionnel.

Mais aujourd’hui les conditions de revenu sont-elles encore adaptées à notre temps ?

« A moins de nous montrer tout à fait naïf, il faut admettre qu’à l’avenir le marché du travail ne pourra plus assurer l’intégration sociale de toute la population. Cependant en refusant l’alternative du revenu de base, nous sommes obligés de parier sur la croissance économique à n’importe quel prix. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans le monde politique de l’extrême droite à l’extrême gauche qui appelle à grand cri à la croissance économique. Ainsi, nous persistons dans une approche quantitative des problèmes et perdons toutes chances de développer de nouveau modèle d’organisation sociale d’une qualité supérieure » (Prof. Peter Ulrich Institut d’éthique économique Université St Gall SUISSE).

Aujourd’hui, pourtant, croissance économique ne rime pas forcément avec création d’emploi, ce serait même plutôt le contraire. En revanche, Il n’y a pas de croissance économique sans consommateurs avec un bon pouvoir d’achat. Autrement dit, il faut que les gens aient de l’argent en poche.

Que pense Klaus Wellershof, Directeur économique de l’une des plus grande banque du monde UBS, première en gestion de fortune, d’un revenu de base inconditionnel : « Soutenir les populations sans poser de condition, à la longue c’est un principe, qui je pense devra s’imposer. Il lui faudra tout d’abord affronter les nombreux droits et privilèges dont nous bénéficions aujourd’hui ». Mais de quels droits pourraient-ils bien s’agir ? Du droit de réserver les places de travail, peut-être ?

Tous les politiciens le réclament, mais pense-t-il vraiment travail ou plutôt recette fiscale ou bien s’agit-il de limiter le nombre de ceux qui bénéficient de l’aide sociale et pèsent sur le budget de l’état.

« Ce n’est pas la politique de l’état méchant qui est responsable de l’explosion des coûts, c’est la rançon du succès » professe Peter Ulrich Institut d’éthique économique Université St Gall. Le succès en question est celui de la rationalisation. Une rationalisation qui arrive jusqu’à notre porte (ex. robotisation des tâches pénibles).

Et comment va continuer l’histoire de ce succès ? C’est justement le sens de cette question. Elle se pose si on pense au revenu de base.

Il existe différents modèles de revenu de base, tous ces modèles se rejoignent dans la définition du réseau allemand pour le revenu de base : « Un revenu de base est un revenu accordé sans condition à tous les membres d’une communauté politique ».

Elle comprend quatre critères :

  • Garantir l’existence et permettre la participation sociale,
  • Constituer un droit individuel,
  • Etre versé sans avoir besoin de prouver un dénuement quelconque,
  • Ne pas impliquer l’obligation de travailler.

Mais ne rêvons pas, gardons les pieds sur terre, le revenu de base ne signifie pas d’avantage d’argent pour chacun. Il ne vient pas d’en haut, il ne s’ajoute pas. Il se développe à l’intérieur du revenu existant. Le revenu du travail diminue, mais le revenu total ne change pas, ce qui change c’est sa composition. Le revenu de base est un autre genre de revenu ce n’est pas un salaire minimum, ce n’est pas le paiement de quelque chose, ce n’est pas un revenu lié au travail. Chacun touche le revenu de base quoi qu’il lui arrive.

« Contrairement au communisme qui étouffe la personne et au libéralisme de marché qui cherche à l’isoler, le revenu de base lie la sécurité à une liberté maxima pour que l’individu puisse devenir maître de ses choix. Le montant de cette garantie doit suffire pour pouvoir réellement refuser une activité rémunérée dégradante » (Dr Sascha Libermann, sociologue).

La possibilité de refuser est une condition essentielle pour pouvoir négocier librement et à égalité.

Tous ceux qui sont à l’heure actuelle tributaire de l’aide sociale ne le seraient plus avec le revenu de base parce qu’il remplacerait les prestations sociales de l’état jusqu’à hauteur de son montant. Ce n’est que dans le cas de prestations sociales plus élevées que le revenu de base serait nécessaire que la différence serait conservée. Seuls ceux qui ont aujourd’hui moins que le revenu de base auraient d’avantage d’argent en poche. Il s’agit, d’abord, des enfants et des jeunes autrement dit des familles ou alors des personnes ayant une retraite insuffisante, il s’agit des travailleurs pauvres ou des indépendants qui s’appauvrissent en travaillant. Le revenu de base éradique la pauvreté et il stabilise les classes moyennes en les rassurant. Il supprime la peur des vieux jours. Ce n’est pas de l’argent que les uns donnent aux autres en leur faisant mauvaise conscience. Ce n’est pas une aide octroyée quand on est dans le besoin dont on se sent redevable mais une perspective et, pour tous.

Le revenu de base ne part pas du principe que l’homme est bon, il ne règle pas non plus tous les problèmes. Ce n’est pas une question d’argent mais il donne à chacun la possibilité de trouver soi-même d’avantage de solutions. Le revenu de base pose le fondement une société plus libre et donne de la dignité humaine. Il libère de la dépendance salariale et crée plus d’autonomie. Quel travail feriez-vous si votre revenu était assuré ?

Le grand défi du revenu de base est que chacun doit réapprendre à vivre, et là, nous en sommes au tout début. Pas pour le financement, le financement est acquis. La difficulté c’est la liberté de faire ou pas quelque chose de sa vie.

Le week-end des 30 et 31 janvier dernier, le réseau européen Universal Basic Income Europe (UBIE) et l’Association Hollandaise pour un Revenu de Base se sont réunis à Maastricht. Le temps d’un colloque sur les expérimentations de revenu de base qui semblent émerger dans de plus en plus pays d’Europe. Plusieurs membres du MFRB – Mouvement Français pour un Revenu de Base étaient présents.

Depuis que, en juillet 2015, le gouvernement finlandais a témoigné de sa volonté d’expérimenter l’idée au niveau national, le revenu de base est sous le feu des projecteurs. Depuis cette annonce, les médias se sont emparés de la question. Et de plus en plus de propositions politiques émergent, partout en Europe, en faveur de nouvelles expérimentations.

C'est donc officiel : la Finlande sera le premier pays européen à distribuer un revenu universel à l’ensemble de ses habitants. Une allocation mensuelle qui sera versée par les pouvoirs publics dès 2017 à tout résidant du pays, de manière inconditionnelle, quelque soit son âge et son revenu.

La démarche d'Helsinki n’est pas une première. Ailleurs dans le monde, certains pays ont déjà expérimenté plusieurs types de revenus de base : la Namibie, l'Alaska, et plus récemment l'Inde et le Brésil.

Le premier à l’avoir mis en place sur l’intégralité de son territoire, c'est l’Alaska. Les premiers essais du 49ème état des États-Unis remontent à 1976, avec la création de l’ « Alaska Permanent Found »", un fond souverain financé grâce aux revenus issus du pétrole. En 2014, chaque habitant de l’État nord-américain a ainsi perçu 1 884 dollars par an, soit environ 1 700 euros.

Plus concrètement, le revenu de base pourrait contribuer à remédier à la crise que traversent nos modèles économiques et sociaux. Il permettait aux salariés d'accepter des postes peu rémunérateurs, en renonçant au passage à toutes prestations sociales. Ce qui, selon ses défenseurs, contribuerait à faire baisser le chômage.

Depuis plusieurs années, l'idée fait son chemin au sein des exécutifs européens. Quelles sont les dernières avancées en Finlande, aux Pays-Bas et en Suisse ?

En Finlande, 550 euros par mois pour commencer, 800 euros ensuite

Le lancement du revenu universel finlandais est prévu début 2017. Mais le gouvernement a décidé de l’expérimenter avant cela sur un groupe limité de citoyens. Dès janvier 2016, ces derniers vont percevoir 550 euros par mois. La proposition finale sera présentée par le gouvernement en novembre 2016, après avoir analysé les résultats de l’étude et envisagé les réformes de la fiscalité et de la protection sociale à mettre en place.

À terme, l'objectif est de remplacer l’ensemble des allocations versées par l’État par un revenu de base de 800 euros. Défendue par un gouvernement de centre droit, la mise en place de cette mesure serait une première en Europe, dans un pays miné par un taux de chômage de 10 % de la population active et quatre années de récession. "La situation de la Finlande est si grave que nous avons besoin [de courage pour] expérimenter des solutions nouvelles", expliquait en 2014 le premier ministre finlandais, Juha Sipilä.

À Utrecht, 900 euros par mois pour un adulte seul et 1 300 euros pour un foyer

Aux Pays-Bas, une trentaine de municipalités vont mener, dès janvier 2016, des projets pilotes sur le revenu minimum. Tilburg, Wageningen et Groningen sont les villes les plus avancées.

Il règne également un réel enthousiasme pour la vingtaine de projets-pilotes prévus dans différentes municipalités. Ceux-ci sont actuellement en attente de validation par un gouvernement qui semble bien frileux concernant ces initiatives et retarde leur validation. Sjir Hoeijmakers, coordinateur des initiatives municipales dans le pays, demeure néanmoins confiant : « Le revenu de base est devenu si populaire aux Pays-Bas, qu’il sera difficile pour le gouvernement de s’opposer à présent à une telle mesure ».

Mais, c’est Utrecht qui joue le rôle d'éclaireur. Dans cette ville de 300 000 habitants, la quatrième du pays, 300 citoyens participeront à l’expérience.

Comment ? Avec six groupes d’au moins 50 personnes, toutes bénéficiaires du chômage ou des minima sociaux. L’un de ces groupes demeure sous le régime de sécurité sociale actuel et sert comme groupe de comparaison. Sur les cinq autres, un seul recevra un revenu de base, inconditionnel et fixe estimé à 900 euros par mois pour un adulte seul et 1 300 euros pour un foyer. Les trois autres groupes vont expérimenter des règles différentes, non définies à ce jour, tandis qu’un dernier permettra d'étudier le droit en vigueur sur la protection sociale.
"Les gens disent que les bénéficiaires ne vont pas chercher à retrouver un job, nous allons le vérifier", a expliqué la chargée de ce projet, Nienke Horst, au site américain « Quartz ». Selon elle, ils seront au contraire plus "heureux" et "finiront quand même par trouver un travail".

En Suisse, 2 300 euros par adulte et 600 euros par enfant, chaque mois

Dans le pays le plus heureux du monde, les citoyens ont créé un comité "d’initiative populaire fédérale pour un revenu de base inconditionnel". Ses principaux protagonistes, Oswald Sigg, Götz Werner, Daniel Straub et Christian Müller revendiquent depuis avril 2012 l’instauration d’un tel revenu. Selon eux, les Suisses goûteraient à une "existence [plus] digne" tout en disposant de plus de possibilités pour "[participer] à la vie publique".

Chaque adulte obtiendrait 2 500 Francs suisses (environ 2 300 euros) par mois, chaque enfant 650 (602 euros). Une allocation qui remplacerait, ici aussi, les aides sociales existantes actuellement, dans un pays où 7 % à 8 % des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté. Le projet a récolté 125 000 signatures.
Fin septembre 2015, le Conseil national, la chambre basse de l’Assemblée fédérale suisse, a voté une recommandation contre l’initiative populaire pour un revenu de base inconditionnel. Ses principaux arguments ? Elle ne serait pas finançable et favoriserait, justement, le chômage. Des arguments contre lesquels s'élèvent 49 % des Suisses, selon un récent sondage. Ils se prononceront début 2016 lors d'un référendum.

Les Suisses auront aussi à se prononcer le 5 juin prochain. Un référendum permettra aux citoyens de décider s’ils veulent ou non instaurer un revenu de base dans leur pays.

En France, une étude de faisabilité en cours en Aquitaine

Quant à la France, le revenu de base y progresse notablement, en particulier sur le plan politique. En l’espace de deux mois, trois amendements sur le sujet ont été défendus à l’Assemblée nationale par Delphine Batho (PS) et Frédéric Lefebvre (LR). Sans oublier le projet d’expérimentation en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente soutenu par la conseillère régionale EELV, Martine Alcorta. Ces avancées récentes, très certainement encouragées par l’initiative finlandaise, place désormais la France parmi les pays les plus prometteurs pour le revenu de base.

Différents collectifs soutiennent l'idée, rassemblés au sein du Mouvement Français pour un Revenu de Base . Mais à ce jour, l'idée n'a pas retenu l'attention du gouvernement, même si certains de ses anciens membres sont pour son instauration, selon différentes modalités. Parmi eux, on compte l'ex-ministre et député Arnaud Montebourg, l'ancien ministre des Affaires étrangères et de l'intérieur Dominique de Villepin, l'ex-présidente du PCD Christine Boutin. Du côté des Verts, des personnalités comme José Bové, Eva Joly, Yves Cochet ou Daniel Cohn-Bendit défendent également l'idée.


Pour l'heure, seul Europe Écologie les Verts a inscrit le "revenu inconditionnel" dans son programme national. Ce dernier entend modifier les règles d'attribution du RSA. En juillet 2015, il est parvenu à faire voter une motion permettant le financement d'une étude de faisabilité lors de la séance plénière du Conseil régional d'Aquitaine. Selon « Rue89 », elle permettrait de tester ce revenu de base sur le “croissant de la pauvreté aquitain” allant de la Gironde à la Dordogne et au Lot-et-Garonne. Si cette initiative est une première en France, ses conditions d'attribution, le montant du revenu qui lui serait associé et sa durée n'ont pas encore été précisés.

Le revenu de base progresse donc rapidement en Europe. C’est pourquoi, l’idée étant à présent bien implantée dans plusieurs pays, le réseau européen UBIE a décidé d’agir à présent de façon plus globale sur l’Europe entière. L’objectif d’UBIE est donc désormais de privilégier l’élaboration d’une stratégie européenne commune, qui permettra une plus grande visibilité du sujet, au lieu de la limiter aux pays les plus avancés en la matière. Ainsi, UBIE entend chercher de nouveaux soutiens de la part des députés européens. Si ce travail de lobbying s’avère concluant, cela pourra permettre de financer des projets-pilotes un peu partout en Europe, et donc d’améliorer notre expérience pour l’implantation pérenne à terme du revenu de base sur l’ensemble du continent.

A savoir également qu'après l'Europe, la Silicon Valley se penche sur le revenu universel, un incubateur de start-up californien a annoncé qu'il allait verser un revenu de base à 300 citoyens américains sur une période de cinq ans. Une façon de contribuer à l'égalité des chances et de préparer la société à l'érosion du salariat. "Nous aimerions financer une expérience sur le revenu de base. Donner aux gens suffisamment d’argent pour vivre, sans condition aucune." Cette déclaration ne vient pas d’un nouveau gouvernement européen qui serait en train d’étudier la question d’un revenu inconditionnel, mais de l’un des acteurs majeurs de la Silicon Valley, en Californie.

Sam Altman est le Président d’Y Combinator, un incubateur de start-up que la revue économique américaine « Fortune » décrit comme "une frayère pour géants de la technologie émergente". Depuis 2005, sa société a lancé des entreprises aussi connues qu’Airbnb, Dropbox, ou encore Reddit. Aujourd’hui, elle veut utiliser une partie de ses bénéfices pour offrir un salaire minimum à 300 personnes, sur une période de cinq ans. "C’est « LA » chose du moment à expérimenter", explique Sam Altman au pure player américain FastCoExist, "parce que dans une ou deux décennies, des millions de jobs humains vont être remplacés par des robots et des intelligences artificielles".

Le Président est actuellement en quête d’un chercheur pour superviser ce programme d’études. Ce dernier devra aider les membres du projet à fixer un ou plusieurs montants – l’idée étant de pouvoir comparer les impacts que produiraient différents niveaux de revenu sur leurs bénéficiaires, précise Sam Altman.

Et ainsi, d’observer "ce que ce revenu minimum change à leur bonheur, leur épanouissement, mais aussi leur potentiel de gains, leur équilibre et leur capacité à créer des entreprises, de la richesse ou de l’art".

Car l'entrepreneur en est convaincu : loin d'encourager la population à sombrer dans l'oisiveté, un tel revenu de base pourrait encourager les citoyens à prendre davantage de risques : "L'une des raisons pour laquelle j'ai commencé à envisager cette solution est que beaucoup de personnes vraiment talentueuses ne se lancent pas dans l'entreprenariat parce qu'elles ne sont pas nées s
ous la bonne étoile", avance Sam Altman.

Pour accompagner la mise en place de son revenu de base, la start-up compte également proposer des "formations financières", dans l'objectif d'aider les bénéficiaires à dépenser et à économiser de façon plus responsable. Quant à la sélection de ces derniers, elle se fera "au hasard", avec une attention particulière pour "des personnes talentueuses, mais issues de milieux défavorisés" : "Combiné à l'innovation technologique, le revenu universel permettra de réduire les coûts nécessaires à une bonne qualité de vie et de faire de réels progrès en matière d'égalité des chances et d'élimination de la pauvreté", conclut Sam Altmann.

Un modèle dont, il en est sûr, plus personne ne doutera dans cinquante ans…
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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 09:51

LE XXI° SIECLE : GUERRE DE TOUS CONTRE TOUS

ou

REVOLUTION DE LA PENSEE ?

Le sujet de la conférence :

Lorsque cette intervention a été conçue, avant le 13 novembre 2015, la barbarie ne s’était pas encore manifestée dans Paris. Aujourd’hui, nous voici face au défi qu’elle pose, sans pouvoir nous dérober. Nous vivons dans une société criminogène, dans laquelle les fondements mêmes de la démocratie républicaine sont menacés, par les dévoiements religieux, la xénophobie, le racisme et la dictature, au sommet, de la finance folle. Autant dire que les conditions de la guerre de tous contre tous sont actuellement réunies. C’est donc bien une révolution de la pensée que nous devons faire, pour rétablir les conditions de la paix par le développement mutuel, en reprenant le gouvernail du pouvoir comme Pantagruel le fait de son vaisseau dans le Quart livre. Nous devons réveiller en nous la mémoire de ceux qui, par leurs découvertes et leur engagement, nous ont permis d’exister aujourd’hui, non pour retrouver des formules mais une inspiration pour « élever à la dignité d’homme tous les individus de l’espèce humaine ».

Le conférencier : Jacques Cheminade

Diplômé de l’École des hautes études commerciales (HEC), de l’École nationale d’administration (ENA) et licencié en droit Jacques Cheminade est haut fonctionnaire de 1969 à 1981. Il a notamment été chargé des négociations d’adhésion et d’association à la Communauté Européenne.

Puis il est nommé conseiller commercial de France à New-York où il suit de près le fonctionnement de Wall-Street et étudie le New Deal de Roosevelt.

Il quitte l'administration pour mieux combattre la mondialisation financière et l'oligarchie des incapables.

Il s'oppose à l'Acte Unique Européen et au Traité de Maastricht créant «l’Europe faite par l’argent et pour l’argent, l’Europe de la rigueur et de l’austérité ».

Il est candidat à l'élection présidentielle de 1995 pour dénoncer le « cancer financier qui ronge l'économie » et mettre en garde contre une crise financière à venir «dans 10 à 12 ans».

Il lance un an plus tard le mouvement «Solidarité et Progrès ».

En 2007, il lance son « Projet contre les puissances de chantage du fascisme financier ».

La crise financière qu'il avait annoncée se produit en août.

Face à la dérive droitière et financière de Nicolas Sarkozy il appelle à voter pour Ségolène Royal.

De nouveau candidat en 2012, il présente son projet pour « Un monde sans la City ni Wall-Street, un grand chantier pour demain ».

Il mobilise élus et citoyens pour rétablir une stricte séparation des banques de dépôts et banques opérant sur les marchés financiers.

En 2013, il organise la déclaration d'Arzviller (Moselle) avec des élus locaux français et allemands exigeant une vraie séparation bancaire.

Il organise une défense des communes et des départements contre leur étouffement par l'Europe des régions.

En 2014, il appelle la France à s'allier à la dyna­mique économique des pays BRICS.

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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 09:44

LE REVENU DE BASE

Qu'est-ce que le revenu de base ?

Différents modèles sont à l'étude.

Quelles expériences sont proposées au sein de l'Union Européenne ?

Après expérimentation, la Finlande l'a inscrit dans un projet de loi qui

sera mis au vote au printemps pour palier la grave crise économique

que traverse le pays. Il sera en application dès 2017.

En Allemagne, le système est à l'essai dans différents landers.

Aux Pays-bas, en Suisse, en France, outre Atlantique l'idée de ce

revenu minimum de base fait son chemin.

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 17:04

L’utopie du XXIème siècle

Les utopies d’hier sont parfois devenues des réalités d’aujourd’hui (abolition de l’esclavage et de la peine de mort, droits civiques, interruption volontaire de grossesse, etc…). L’utopie peut-elle encore être un moteur de progrès ?

A l’heure actuelle compte tenu des derniers évènements qui agitent la société tant hexagonale qu’internationale, il ne faut pas croire que ces progrès sociétaux puissent être considérés comme aboutis. Les droits énoncés plus haut ne sont pas ‘’acquis’’, rien ne l’est jamais. Les nouveaux enjeux économiques, sociaux, écologiques, technologiques, démocratiques et culturels du XXIème siècle obligent à repenser le progrès. C'est une cause d'intérêt général à l'heure où se déploie en Europe et dans le reste du monde, une vague réactionnaire anti-Lumières, anti-Droits de l’Homme, anti-Démocratie, anti-Laïque et que, les états s’enferrent dans un libéralisme forcené détruisant le pacte social.

Mais, il y a aussi raison d’espérer car, parallèlement se multiplient, à travers le monde via les réseaux sociaux, des mouvements populaires qui réclament plus de démocratie et d’égalité. Les utopies d’hier restent les utopies d’aujourd’hui, même si l’homme détient l’esprit, c’est la matière qui gouverne. Pas de progrès sans utopie, certes. Mais… De quoi parle-ton ? D’abord, l’origine du mot « utopie ».

Au point de vue historique, Thomas More écrit « Utopia » en 1516, une réponse à l’« Eloge de la folie » que son ami épistolaire Erasme lui a dédicacé dans une publication de 1511 parce que son nom est proche du terme grec « moria » qui signifie « folie ».

Dans son ouvrage, Thomas More règle ses comptes avec l’Angleterre du XVIème siècle sous le règne d’Henri VIII Tudor ; une Angleterre ravagée par une guerre civile et religieuse opposant le roi au papiste.

Il décrit l’organisation sociale de l’île d’Utopia. Un monde imaginaire, que découvre Raphaël Hythlodée, où sont prônées la tolérance et la discipline au service de la liberté. Sur l’île, il n’y a pas d’échange d’argent, la propriété est collective ainsi que les moyens de production. La morale publique est rigoureuse. La liberté religieuse est respectée. Mais, l’esclavage y est pratiqué pour les condamnée ce qui montre que l’utopiste peut encore véhiculer les préjugés de son temps.

De nos jours, la description de l’organisation sociale d’« Utopia » fait frémir, et force est de dire que ce système évoque le collectivisme d’un sinistre régime totalitaire.

Thomas More, après avoir fidèlement servit Henri VIII, sera victime de dénonciation et condamné pour trahison à être ‘’pendu, traîné et écartelé’’. Mais, le roi fait preuve de mansuétude pour l’ancien conseiller et commue cette sentence infâmante en décapitation le jour de l’exécution, le 6 juillet 1535.

L’introduction dans le vocabulaire français du terme « utopie » est contemporaine de la parution de l’ouvrage avec sa traduction dès 1516.

Un peu d’étymologie, en grec le mot ‘’topos’’» est un lieu au sens où Aristote dit que : « le lieu naturel où se meut une pierre qui tombe, c’est le Bas, le centre de la Terre ». Le préfixe ‘’u’’ joue un rôle privatif. Le mot « utopia », littéralement, voudrait donc dire « le non-lieu », autrement dit « le pays de nulle part ». Un lieu qui n’existe pas. Si on change le préfixe « u » par « eu », qui veut dire en grec « bon », on traduirait par « eutopia », « bon lieu », autrement dit « le pays idéal ». Thomas More avait déjà été sensible à la nuance entre « utopia » et « eutopia ». Il utilise effectivement le terme « Eutopia » dans l’entête de l’édition de Bâle en 1518.

Cela fournit un bon début pour comprendre l’ambiguïté du terme utopie, employé soit pour désigner une chimère, une rêve, une illusion ou bien, à l’opposé pour décrire une société idéale. Il y a une ambiguïté semblable avec le terme « mythe », qui lui aussi, est pris tour à tour comme synonyme d’illusion ou bien révéré comme mystère originel. Cependant, il ne faudrait pas confondre « mythe » et « utopie ». Le mythe est une figuration de l’Origine divine (ou céleste) du Monde, l’utopie est plutôt la figuration du perfectionnement de l’homme dans une société heureuse, quelque chose de la recherche d’un paradis perdu. Mythe et utopie sont les faces d’une même médaille. L’homme peut-il se passer de « mythe » et d’ « utopie » pour envisager le monde ?

La première forme de pensée utopiste apparaît dans « La République » de Platon. C’est le prototype de l’utopie. Une question centrale traverse l’œuvre : qu’est-ce qu’une société idéale ?

En clair, quel serait le régime politique idéal pour gouverner les hommes sachant que « La République » s’inscrit dans un projet général qui est celui de l’éducation. Il n’est de bonheur possible pour Platon qu’attaché à la justice et à la perfection des actes.

Alors, y a-t-il encore une place pour l’utopie de nos jours ?

Personnellement, je répondrai oui. Ce moteur fonctionne aux capacités d’imagination que développe l’esprit humain. Comme par le passé, faisons en sorte que nos rêves deviennent des réalités. Il faut croire toujours possible de transformer les « à quoi bon ! » en « pourquoi pas ? » comme l’écrivait Albert Jacquard dans son ouvrage « Mon utopie ».

L’utopie doit être une force de proposition, une projection raisonnée dans le futur pour la réalisation d’un idéal qui ne doit pas devenir une idéologie dangereuse. L’utopie lorsqu’elle évoque un avenir insolite et lointain, doit décrire le chemin qui permet de l’atteindre. Son point de départ ne peut donc être qu’une analyse juste et honnête pour porter un regard lucide sur la réalité telle qu’elle est.

Il faut reconnaître que, dans notre société postmoderne, un certain nombre d’être humain ne croit plus au progrès ou en a peur. Résigné ou égoïste, il n’y aurait qu’à profiter du monde consumériste tel qu’il est. Bloqué dans cet univers sans horizon. Il somnole. Il ne se projette pas dans l’avenir. Il n’a plus de vision claire, forte et inspirée dans laquelle il pourrait faire naître un monde meilleur.

Pourtant, l’être humain n’est pas un objet inséré dans une organisation. Il est « sujet », c'est-à-dire une personne dotée de conscience, dont le critère de valeur tient à son immersion dans la communauté humaine, dans la richesse des apports réciproques qu’elle provoque.

Toujours dans « Mon utopie » Albert Jacquard, écrit : « L’île d’Utopia de Thomas More existe, elle s’appelle la Terre ! Et sur le vaisseau Terre, un travail exaltant nous est offert ». « Il suffit que s’ouvrent nos yeux et nos cœurs. Il suffit d’une conversion du regard sur la Terre et sur l’Humanité ». Pour lui, « l’utopie est la réalisation des droits humains ».

En effet, nous vivons une ère de mutation équivalente à celle qui a bouleversé les mentalités à la Renaissance et au siècle des Lumières, mais cette fois au niveau mondial. L’Homme doit reconsidérer sa vision des choses. Il convient donc, de définir ce qui pousse en avant ceux qui veulent tenter une expérience différente et tester des solutions nouvelles avec un changement d’orientation des activités humaines au vu de ce qu’elles produisent de néfastes.

Jacques Attali définit pour sa part quatre utopies, chacune crée les conditions de l’avènement des autres :

  • Utopie d’éternité qui va de la théologie au clonage,
  • Utopie de liberté qui va de l’esclavage à l’économie de marché,
  • Utopie d’égalité qui va de l’égalité politique à l’égalité monétaire,
  • Utopie altruiste qui consiste à chercher son bonheur dans le bonheur des autres (en laissant à l’autre la définition de son propre bonheur).

L’humanité se doit de prendre conscience d’ajouter un maillon à la chaîne de l’évolution dans le but de progresser dans une direction qu’aucune espèce n’avait jusqu’ici explorée ; consciente de sa propre existence, et surtout une humanité comprenant que ses pas sont dirigés par elle-même. Ce qui veut dire abandonner les anciens schémas dans lesquels l’humanité est restée figée ainsi que les structures qui vont avec pour rentrer dans une ère de partage. C’est ce que tentent certains, avec l’économie sociale et solidaire car l’utopie peut se mettre en œuvre dès le coin de la rue (covoiturage, prêt ou recyclage de bien de consommation, échange de service). Les actions individuelles ou collectives, pas seulement dans les pays dits développés, au sein d’association humanitaires sont déjà des chantiers de l’utopie.

Quels sont les grands axes où l’utopie doit jouer son rôle de porteuse d’espoir ?

Le droit à l’eau quand un certain nombre de population n’y ont pas accès, ou plus, en raison des changements climatiques.

Le droit au logement pour donner à chacun des conditions de vie décentes.

Le droit à la santé sur lequel nous avons encore beaucoup à faire sur cette planète, car une très grande partie de l’humanité en est exclue, y compris dans nos sociétés prétendument avancées.

Le droit à l’éducation et renouveler son sens, la cité idéale est celle où tout est école.

Le droit à l’information, mais pas au matraquage de la propagande publicitaire et la confusion mentale qu’elle produit. Il est urgent de refonder les techniques de communication informatiques et internet pour penser ensemble et partager les expériences. (cf. Pierre Levy « L’intelligence collective » 1995).

Le droit aux rencontres face à la fermeture de notre société, de sorte que l’enjeu de la relation soit un échange véritable, pas l’occasion de la confrontation brutale, de la lutte ou de la compétition.

Il est indispensable de revaloriser le travail humain, en le débarrassant de sa pénibilité, des servitudes du productivisme. Réhabiliter en retour l’activité créatrice qui est source à la fois de valeur et d’accomplissement.

La signification de l’économie est à redéfinir, en fondant désormais l’économie sur une idée des valeurs bien plus riche que ce qui a prévalu. Ne pas considérer la décroissance comme une punition mais, comme l’opportunité de développer et utiliser plus intelligemment les ressources durables, ce qui sera créateur d’emploi et nous libérera du nucléaire et du chantage pétrolier facteur des guerres dans lequel le monde est englué.

En effet, l’utopie suprême : le droit à la paix pour débarrasser l’humanité du fléau des guerres sans cesse recommencées.

par Véronique Dupont

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27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 17:44

Chers amis du "Cercle Condorcet Var - est",

A la question opportunément et légitimement posée :

"Maintenons - nous la conférence "l'islam dans la laïcité"?

Les membres du C.A. ont très majoritairement répondu "oui", confirmant ainsi ma position de nouveau Président et celle d'Albert Grégoire qui a initié le programme.

En effet n'est - ce pas le moment de faire le point sur un thème récurrent devenu primordial ?

Le "cercle Condorcet" a mission d'éclairer ce sujet avec sérénité et responsabilité lors de débats. Celui du 4 décembre, dans les circonstances actuelles et avec la qualité de l'intervenant, s'avère essentiel pour se déterminer dans la compréhension des véritables enjeux, ceci avec le recul nécessaire par rapport aux emballements politiques et médiatiques.

Je considère cette conférence comme un acte de citoyenneté et j'invite tous les adhérents, tous les sympathisants et tous les invités des uns et des autres à prendre part à la soirée. (18 H. médiathèque de Saint - Raphaël, salle Sirocco).

Les dispositions ci - dessous ont été retenues:

1 / La conférence est ouverte aux seuls adhérents et sympathisants du "cercle Condorcet". Seront également les bienvenus les personnes qui les accompagneront. J'assurerai le filtrage de demandes éventuelles extérieures.

2 / A l'entrée principale, je tiendrai une table de pointage sur les listes des adhérents et sympathisants, un "ticket" sera remis, il sera demandé à l'entrée de la salle de conférence.

3 / Des policiers municipaux seront en proximité immédiate du centre culturel.

4 / Il n'y aura ni "pot", ni repas à li'ssue de la conférence, le conférencier repartant dés la fin du débat.

Bien cordialement.

J.C. Daugeron

Président

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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 17:56

FRACTALES, CHAOS ET CREATIVITE

Pour une meilleure compréhension de l’univers des fractales, visionner sur Youtube le film-documentaire d‘ARTE 2010 : « A la recherche de la dimension cachée »

Historique (*) : La Théorie du Chaos ou Le papillon d´Edward Lorenz

Edward Lorenz, professeur de mathématique au MIT (Massachusetts Institut of Technologie) est le père officiel de la théorie du chaos. Il observa le phénomène en 1961 et l'ironie du sort a voulu qu'il découvre ce qui s'appellera plus tard la théorie du chaos par hasard, à la suite de calculs visant à prévoir les phénomènes météorologiques.

Ces prévisions nécessitaient un nombre très important de calculs. En effet les phénomènes météorologiques obéissent aux lois de Newton, aux trajectoires des corps, etc... Et donc au calcul d'équations différentielles très complexes du fait du nombre astronomique de variables entrant en jeu. Pour résoudre ces équations, Lorenz les a tout d'abord simplifiées au maximum, jusqu'à obtenir un système de trois équations avec trois inconnues, mais les calculs restaient impossibles à faire à la main. Il utilisa donc un ordinateur, un Royal McBee LGP-300 ; il ne faut pas oublier que nous sommes en 1961 et que les ordinateurs de l'époque étaient extrêmement volumineux, bruyants, lents, chauffaient énormément et qui plus est, étaient beaucoup moins fiables qu'aujourd'hui. Un beau jour, après plusieurs heures de calcul l'ordinateur retourna sous forme de colonnes de chiffres les résultats des équations, Lorenz décida alors de repasser une deuxième fois ces données dans l'ordinateur pour s'assurer des résultats. Mais au lieu d'entrer les variables à six chiffres après la virgule il décida de n'en garder que trois pour gagner du temps. Il pensait, comme beaucoup de mathématiciens à l'époque, qu'une faible variation dans les variables à la base d'un calcul aussi complexe aurait une incidence du même ordre de grandeur sur le résultat final. Et peut-être la chaleur dégagée par l'ordinateur y était-elle aussi pour quelque chose dans cette décision. Seulement voilà, lorsqu'il compara les deux séries de résultats, il crut tout d'abord à une erreur ou un disfonctionnement dans l'ordinateur, mais celui-ci fonctionnait parfaitement, et pourtant les résultats étaient totalement différents.

Il venait de découvrir le comportement chaotique d'un système non linéaire, à savoir que d'infimes différences dans les conditions initiales d'un système déterministe entraînaient des résultats complètement différents. On appellera plus tard cette théorie, la théorie du chaos. Ce nom, fut trouvé par le mathématicien Yorke, en 1975. Lorenz entreprit alors de représenter graphiquement la solution de son système au moyen de son ordinateur. Il vit alors apparaître sa deuxième découverte : les attracteurs. En effet, il traça la courbe d'évolution de son système météorologique avec deux jeux de valeurs initiales très proches, et comme il s'y attendait les trajectoires des deux courbes semblaient identiques au départ mais divergeaient de plus en plus. Par contre ce à quoi Lorenz ne s'attendait pas, c'est que les deux courbes soient plus ou moins identiques, pas point par point mais dans leur ensemble. Les deux courbes ressemblaient aux ailes déployées d'un papillon. Il avait beau recommencer l'expérience autant de fois qu'il le voulait, il obtenait toujours le même résultat.

Le physicien David Ruelle qui se pencha sur la question qualifia cette figure de « attracteur étrange ». Et pour être étranges, ils l'étaient et le sont toujours. Les trajectoires ne se coupent jamais, et pourtant semblent évoluer au hasard formant des sortes de boucles pas tout à fait concentriques, pas tout à fait sur le même plan, mais formant des figures indiscutablement reconnaissables.

Des années plus tard Mandelbrot découvrit la géométrie fractale et vit que l'attracteur de Lorenz en était une, comme la grande majorité des attracteurs étranges.

Pour mieux faire comprendre l'importance de cette sensibilité aux conditions initiales, Lorenz eut recours à une métaphore qui contribua au succès médiatique de la théorie du chaos : "le simple battement d'ailes d'un papillon au Brésil pourrait déclencher une tornade au Texas".

Ainsi une donnée infime, imperceptible, pouvait aboutir à une situation totalement différente de celle calculée sans tenir compte de cette donnée infime.

(*) Avec l´aimable autorisation de Loic Fontaine : http://just.loic.free.fr/index.php?page=accueil

Au début était la Spirale…Symbole de l´Harmonie

La spirale: élément récursif et inhérent à la Fractale

Extraits traduits de « Divine Proportion Phi in Art, Nature and Science » par Priya Hemenway.

La Spirale est une invention de la Nature particulièrement réussie.

La spirale est considérée comme l´un des éléments de construction le plus important de la nature. On la trouve partout : dans le ciel, dans l´eau, dans le vent. Observez avec attention les graines du tournesol, les pommes de pins, les cactus, les nautiles, les ammonites.
Les spirales sont partout ! Certaines sont tout de suite reconnaissables, le plus grand nombre ne l´est pas.


La spirale contient un des messages les plus dynamiques de la Nature. Elle naît d´une réconciliation des contraires. Son développement est toujours harmonieux, apparemment sans but. On la retrouve dans le plus petit embryon végétal ou animal/humain jusque dans la forme des plus grandes galaxies.

Elle est le chemin du juste milieu, celui de la moindre résistance donc le plus économique énergétiquement. Le chemin qui ne tire ni trop d´un coté ni de l´autre, celui qui trouve la bonne balance, celui de la perfection.

De nombreuses spirales ont été traduites en langage mathématique et furent l´objet de recherches et de descriptions très poussées .Les premières descriptions remontent à l´Antiquité et certaines autres bien avant.
Toutes les spirales ont un point commun. Elles se développent autour d´un centre fixe en s´en éloignant de façon régulière et harmonieuse.
La Spirale dans la nature s´éloigne de son centre de façon logarithmique. Son développement est si parfait qu´il se traduit dans le nombre d´Or. «Phi».

Car dans la spirale se retrouvent tous les mystères de l´Harmonie et de la Balance du «phi».

Son dessin est croissant ou décroissant. Il décrit la parfaite relation de l´ensemble, qui dit que le rapport de l´ensemble au plus grand morceau est le même que celui du grand morceau envers le petit.

La spirale est décrite par le Nombre d´Or ainsi nommé, parce que l´Homme le considère comme « créatif, ou même créateur, régénérateur et harmonieux. « Quoi qu´il tende vers l´infini, il ne l´atteindra jamais » Traduction:Yvette Krummel (2012)

«Le véritable voyage vers une découverte ne réside pas dans la recherche d´un nouveau monde mais dans le fait de voir différemment les choses» (traduit de l´Allemand selon Marcel Proust)

Victor Vasarely : « L’avenir se dessine avec la nouvelle cité géométrique polychrome et solaire. L’art plastique y sera cinétique, multidimensionnel et communautaire. Abstrait à coup sûr et rapproché des sciences ».

Le mot fractal est inventé en 1975 par le mathématicien Benoît Mandelbrot afin de décrire la complexité des structures et des courbes. Sans l´avènement de l´ordinateur et de sa capacité à effectuer d´innombrables calculs à la vitesse de la lumière, nous n´aurions peut-être jamais découvert toute la richesse des spirales.

La spirale d´Or : une invention de la Nature particulièrement réussie.

La spirale à longtemps été considérée comme un des éléments de construction le plus important de la nature.

On la trouve partout : Dans le ciel, dans l´eau dans le vent : Epluchez une salade ou observez avec attention les graines du tournesol, les pommes de pins, les cactus, les nautiles, les ammonites.

Les spirales sont partout ! Certaines sont tout de suite reconnaissables, le plus grand nombre ne l´est pas.

La spirale contient un des messages les plus dynamiques de la Nature. Elle naît / est le résultat de la réconciliation des contraires. Son développement est toujours harmonieux, apparemment sans but. On la retrouve dans le plus petit embryon végétal ou animal/humain jusque dans la forme des plus grandes galaxies.

Elle est le chemin du juste milieu, de celui de la moindre résistance donc le plus économique énergétiquement. Le chemin qui ne tire ni trop d´un coté ni de l´autre, celui qui trouve la bonne balance, celui de la perfection.

De nombreuses spirales ont été traduits en langage mathématique et furent l´objet de recherches et de descriptions très poussées .Les premières descriptions remontent à l´Antiquité et certaines autres bien avant.

Toutes les spirales ont un point commun. Elles se développent autour d´un centre fixe en s´en éloignant de façon régulière et harmonieuse.

- Ce que fait aussi l´enfant vis-à-vis de sa mère. Il y reste attaché par le chemin parcouru mais s'en éloigne irrévocablement.

La Spirale dans la nature s´éloigne de son centre de façon logarithmique. Son développement est si parfait qu´il se traduit dans le nombre d´Or « phi ».

Car dans la spirale se retrouve tous les mystères de l´harmonie et de la Balance du « phi ».

Son dessin croissant ou décroissant décrit la parfaite relation de l´ensemble qui dit que le rapport de l´ensemble au plus grand morceau est le même que celui du grand morceau envers le petit. (à mieux définir) »

La spirale est décrite par le Nombre d´Or ainsi nommé parce que l´Homme le considère comme « créatif (ou créateur ? », régénérateur et harmonieux. Quoiqu´il tende vers l´infini il ne l'atteindra jamais.

« La géométrie d´Euclide » traite d´une perfection abstraite qui ne se retrouve que rarement dans la Nature Les nuages ne sont pas des sphères, les montagnes ne sont pas des triangles, les cotes ne sont pas des cercles et l´écorce des arbres pas plane, pas plus que la foudre ne tombe en ligne droite » extrait de Benoît Mandelbrot « La géométrie fractale dans la Nature »

Les créations artistiques de Bernd Preiss, uniquement basées sur les principes de la géométrie fractale ont pour but de faire découvrir, tel un peintre, un photographe, un compositeur visuel d'un autre genre, les plus belles visions de ces merveilleuses constructions.

Au début de chaque fractale est la Spirale.

Quand on imagine que la taille d´une fractale avoisine celle d´une galaxie et même bien davantage, on imagine facilement le temps nécessaire à sa création, la dextérité et les connaissances nécessaires de l´instrument « ordinateur » qui tel un piano afin de créer ces compositions qui resterons à jamais unique et inédites.

Imaginez un photographe qui, parti de la constellation d´« Andromède », Andromède située à 25 Millions d´années lumières de la terre chercherait sur la planète terre un champ de coquelicots et de bleuets de 50m2. Voilà la taille de la fractale retenue par l´artiste que vous avez devant vous.

Liste des livres & film sur le thème des Fractales

Film : ARTE 2010 : A la recherche de la dimension cachée – visible sur Youtube

Le monde des fractales : La géométrie cachée de la Nature. Jacques Dubois (2006)

La Géométrie de la Nature, n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. Les formes ne se limitent pas à la description de lignes, de courbes, de surfaces ou de volumes s'articulant dans des espaces à deux ou trois dimensions, une géométrie inventée par Euclide. Savez-vous que les choux-fleurs, les ramifications des arbres, les réseaux des rivières, les bronches de nos poumons et de nombreux phénomènes, comme les séismes et les éruptions volcaniques, peuvent être décrits par une autre géométrie ? Cette nouvelle géométrie cachée de la nature, géométrie fractale, introduite en 1975 par le français Benoît Mandelbrot et développée par des spécialistes dans de nombreuses disciplines... D'où viennent ces structures fractales ? La nouvelle théorie de la relativité d'échelle de Laurent Nottale fournit une explication plausible, cohérente et démontre le pourquoi de leur universalité... Ce livre d'initiation a été écrit pour sensibiliser le grand public à cette nouvelle vision du monde naturel qui a des applications multiples, de l'univers aux mathématiques, à la physique, à la chimie, au vivant et à sa dimension évolutive, jusqu'à l'économie et aux arts...

Une nouvelle manière de voir le monde : La géométrie fractale
Le monde est mathématique, collection présentée par Cédric Villani

Les fractales HS n° 18 Bibliotheque Tangente, l´aventure mathématique

Un miroir turbulent guide illustré de la théorie du Chaos : John Briggs et David Peat

La symétrie du Chaos, à la recherche des liens entre mathématiques, art et Nature. Mike Field et Martin Golubitsky

Les formes de la Nature Peter S. Stevens

Le code secret. La formule mystérieuse qui régit les arts, la Nature et les sciences
Priya Hemenway 2008 (La spirale, le nombre d´or , Fibonacci.. etc..!)

Le Chaos sensible Theodor Schwenk (2005)

(Création de formes -fractales!- par les mouvements de l´eau et de l´air)

Par Benoît Mandelbrot, mathématicien « le père des fractales »

Les objets fractals, forme, hasard et dimensions

The fractal geometry of Nature

Bernd Preiss & Yvette Krummel
www.fractal-fineart.com

bepr@fractal-fineart.com

2015

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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 17:02

Migrants: pourquoi cette crise explose maintenant

Synthèse d'articles qui donnent le point de vue du chercheur et spécialiste des questions migratoires François Gemenne, chercheur en science politique à l'université de Liège et à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Si le phénomène migratoire s'est intensifié ces trois dernières années, l'année 2015 devrait enregistrer un afflux record de réfugiés en Europe.

Frontex (L’agence européenne chargée des frontières extérieures de l’espace Schengen) a estimé à 283.000 le nombre de migrants entrés illégalement dans l'Union européenne en 2014. Elle table désormais sur une fourchette allant de 500.000 à un million de migrants pour cette année 2015. Depuis janvier 2015 plus de 330.000 migrants ont traversé la Méditerranée. Outre le continent européen, le monde connaît en ce moment "le mouvement de réfugiés le plus important depuis la deuxième guerre mondiale", explique le chercheur et spécialiste des questions migratoires François Gemenne, précisant que le nombre de déplacés a atteint cette année "60 millions de personnes".

Jusque-là l'immigration en Europe se limitait à des populations fuyant la Libye, la Syrie ou l’Érythrée en proie à de violents conflits via la Méditerranée et les îles italiennes. L'été 2015 a vu se développer de nouvelles routes : la Grèce et de sa continuité dans les Balkans, l'Espagne, l'Italie, l'Ukraine, l'Albanie, la Turquie et même l'ouverture d'un passage en Arctique.

La question qui se pose aujourd'hui : pourquoi cette crise explose maintenant ?

Derrière chaque phénomène migratoire, il y a une catastrophe humanitaire. Sur ce point, la situation syrienne est l'un des éléments expliquant l’accélération de la crise. Pour se faire une idée, les pays limitrophes de cette zone de conflit, le Liban, la Turquie, la Jordanie, l’Égypte et l’Irak accueillent à eux seuls 3,8 millions de réfugiés de Syrie. (information d' Amnesty International). Ce chiffre permet à la fois de relativiser l'ampleur de l'afflux de migrants en Europe et de bien se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Les 100.000 réfugiés que Donald Tusk, président du Conseil européen, veut répartir en Europe paraissent en effet dérisoires à côté de ces millions de personnes fuyant les zones de guerre. Pris en étau entre le régime de Bachar Al Assad et l'avancée des jihadistes de Daech, les Syriens n'ont qu'une planche de salut: la fuite.

En outre, dans les camps de réfugiés syriens en Turquie, au Liban et en Jordanie, l'aide humanitaire s'est réduite et les conditions de vie se sont détériorées. Clairement, la situation est intenable. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les Syriens, avec 11,7 millions de personnes, sont les réfugiés les plus représentés de la crise migratoire. Les Proche et Moyen-Orient concentrent un tiers des réfugiés.

Question : Pourquoi ces dernières semaines les réfugiés arrivent plus nombreux ? Premièrement, la mer est plus calme en été. Les trafiquants auront donc tendance à choisir davantage cette période pour effectuer des traversées. Il faut savoir que ce sont les passeurs qui "orientent" et "gèrent" par défaut le flux de migrants, en raison notamment de l'absence de politique européenne sur cette question. Une explication météorologique confirmée par les nombreux récits publiés cet été, rapportant les cohabitations fortuites entre touristes et réfugiés dans les îles grecques, à Kos notamment.

Mais cet afflux est quelque part une illusion. On se concentre ponctuellement sur des situations précises, extrêmement dramatiques à certains endroits, qui faussent le jugement. Si on a cette impression de masse, c'est surtout parce que l'Union européenne s'est mise sous la coupe des passeurs puisque ce sont eux qui déterminent quand, combien et comment les gens arrivent. Cela explique surtout l'afflux de ces dernières semaines ; c'est l'influence croissante que les trafiquants ont acquise dans la détermination des flux migratoires vers l'Union européenne.

En outre, la décision de l'Allemagne de cesser de renvoyer les demandeurs d'asile syriens vers le pays d'entrée dans l'Union Européenne semble avoir un effet incitatif. Ceux qui hésitaient encore à faire le voyage par peur d'errer en Europe sans aucun statut ou, pire, d'être renvoyés à la case départ, voient là une occasion unique de tenter leur chance pour obtenir l'asile politique. C'est en partie cette décision qui peut mener des milliers de migrants à investir par milliers des trains direction Berlin ou Munich, via l'Autriche. Cet appel d'air ne doit pas occulter les drames survenus bien avant le changement de position de l'Allemagne envers les réfugiés syriens.

Rappel : l'Allemagne compte accueillir 800 000 immigrés en 2015, en raison du vieillissement de la population allemande et du manque de main d’œuvre dans ce pays. (taux de chômage 2015 : 4,7%)

En effet, cela fait plusieurs années que la situation est critique, à Lampedusa ou ailleurs, alors que l'Allemagne n'avait pas encore adopté cette mesure que certains estiment comme étant en partie responsable de l'afflux de migrants en Europe. On attire l'attention sur certaines situations de crises locales, à Kos, à Lampedusa, en Turquie, à la frontière hongroise, mais qui sont le résultat des stratégies et des itinéraires choisis par les trafiquants car ce sont eux qui déterminent l'endroit où les réfugiés arrivent en Europe. Ce n'est pas tant ce qui est promis à l'arrivée qui détermine le nombre de migrants mais bien une convergence de facteurs mêlant absence de politique européenne et contrôle des flux par les trafiquants. Par ailleurs, la politique ferme de la Grande Bretagne envers les réfugiés ne les empêche pour autant pas de se masser à Calais au péril de leurs vies. Preuve s'il en est que les causes sont plus complexes que les réponses liées aux seules conditions d'accueil.

Rappel : l'Angleterre refuse l'entrée des réfugiés sur son territoire, mais ceux qui y parvienne ne peuvent être expulsés.

On en est arrivée à cette situation surréaliste où l'UE découvre qu'elle a elle même créé les conditions de cette crise, notamment au travers d'enjeux sécuritaires dans les régions concernées, enjeux auxquels elle n'a pas su répondre. François Gemenne préfère donc alerter sur "le caractère structurel de cette tragédie" notamment en raison du "décalage entre la perception des événements, et la globalité du phénomène", plutôt que sur une éventuelle "explosion" de la crise qui tient surtout, selon lui, d'une erreur de lecture.

15 chiffres qui montrent l'ampleur du défi en Europe. (avril 2015)

• 42

C'est le nombre de Libyens qui ont obtenu le statut de réfugiés en France depuis 2013. En comparaison, ils sont près de 350 à l'avoir obtenu en Suède.

• 500 à 700

C'est la part de l'accueil de réfugiés syriens que prendrait la France en 2015. (Chiffre de l'Elysée) Le chiffre de 5000 pour toute l'Europe, qui figurait dans un projet de déclaration du sommet européen extraordinaire, consacré aux migrants en Méditerranée, ne figure plus dans la version finale.

• 1300

C'est le nombre de migrants qui ont perdu la vie en avril 2015, ce qui en fait un mois record, (Chiffre du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés)

• 1500

C'est le nombre de Syriens qui ont obtenu le statut de réfugié en France depuis 2013, selon les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. On est loin de l'Allemagne, qui a accordé ce statut à 21.000 Syriens depuis deux ans. Plus de trois millions de Syriens ont fui la guerre dans leur pays depuis 2011, ce qui en fait la plus importante population de réfugiés au monde.

• 1750

C'est le nombre de personnes qui ont perdu la vie depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Soit 30 fois plus que durant la même période de l'an dernier.

• 3200

C'est le nombre de dossiers de Syriens reçus par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en 2014. On reste toutefois loin des niveaux que connaissent la Suède (31.000) et l'Allemagne (41.000), selon les chiffres d' Eurostat.

• 10.000

C'est le nombre de morts potentiels qu'il pourrait y avoir en 2015 en Méditerranée "si nous ne faisons rien", avertit le Secrétaire Général de l'Organisation Maritime Internationale (OMI).

• 20.000

C'est le nombre de migrants qui sont déjà arrivés en Italie en avril 2015 depuis le début de l'année. Et rien ne semble les décourager et l'Italie s'attend à un flux continu qui pourrait être de 5000 par semaine jusqu'en septembre.

• 36.000

C'est le nombre de réfugiés syriens acceptés par l'Union européenne en 2014. Le Haut Commissariat des Nations unis pour les réfugiés (HCR) avait demandé à l'UE d'en accueillir 130.000 à l'origine.

• 50.830

C'est le nombre de migrants qui sont passés illégalement par la route de la Méditerranée orientale en 2014, deux fois plus qu'en 2013 (24.800), mais moins que l'année 2011 qui avait atteint un record (57.000 passages illégaux). Les réfugiés syriens mais aussi les Afghans et les Somaliens constituent les groupes les plus nombreux. La frontière terrestre gréco-turque, la frontière terrestre bulgare et surtout la voie maritime Turquie-îles grecques de la mer Egée (Lesbos, Samos, Kos, Chios ) constituent les trois points de passage principaux de cette route de la Méditerranée orientale.

• 65.000

C'est le nombre de dossiers de migrants, toutes nationalités confondues, reçus par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) en 2014. Plus largement, l'Allemagne a concentré un tiers de toutes les demandes déposées dans l'UE (202.000), suivie par la Suède et l'Italie.

• 283.000

C'est le nombre de migrants entrés illégalement dans l'Union européenne en 2014. Parmi eux, 220.000 sont arrivés par la Méditerranée, selon les données de l'agence européenne de contrôle des frontières de l'UE (Frontex).

• 258.900

C'est le nombre de migrants accueillis légalement en France en 2014 (chiffre de l'OCDE).

• 500.000 à 1 million

C'est le nombre de migrants qui pourraient arriver cette année dans l'Union européenne, selon Frontex.

• 21 millions

C'est le nombre d'étrangers non européens qui vivent dans un des 28 pays de l'Union européenne, selon les chiffres de l'OCDE.

Nombre d'immigrés par pays arrivés en 2012 (en chiffres absolus)

USA

ALLEMAGNE

ROYAUME-UNI

FRANCE

ITALIE

CANADA

AUSTRALIE

ESPAGNE

SUISSE

PAYS-BAS

SUEDE

AUTRICHE

JAPON

NORVEGE

BELGIQUE

DANEMARK

IRLANDE

FINLANDE

1 031 000 PERSONNES

399 900

286 100

258 900

258 400

257 900

245 100

209 800

125 600

96 800

81 700

67 100

66 800

59 900

58 900

43 800

32 100

23 300

Par Albert Grégoire

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Conférences et réunions

Conférences 2010

  • Le 19/03/2010 - "L'identité nationale, représentations, histoire, enjeux" par Roger Lefers - Agrégé de l'Université, Président du Cercle Condorcet 06 
  • Le 25/06/2010 - "Société tibétaine, bouddhisme et Dalaï Lama"  par Gérard Vial 
  • Le 30/10/2010 - "Vous avez dit misère ou pauvreté ?" par José Gomez, Diplomé en Sciences de l'Education Sociales et Humaines, Chef d'Unité d'Enseignement à l'occasion de la Journée Mondiale de la Pauvreté
  • Le 17/12/2010 - "Femme, Sociétés, Laïcité" par Jean-Claude Daugeron à l'occasion de la Fête de la Laïcité -

 Conférences 2011

  • Le 11/03/2011 - "Civisme et citoyenneté" conférence table-ronde animée par Candice Schwaar
  • Le 17/06/2011 - "Ecole publique laïque : l'enjeu" conférence-débat par Mme Christine Sampéré élue de la municipalité de la Seyne-sur-Mer
  • Le 07/10/2011 - "L'islamisme ou la modernité mutilée" par Madame Chahla Chafiq, docteure en sociologie et essayiste. Lauréate Sciences Humaines et Sociales de la 13ème Edition "Le Monde de la recherche universitaire"
  • Le 09/12/2011 - "Autour de la Laïcité en six thèmes" à l'occasion de la Fête de la Laïcité, Echange/débat, présentation de Jean-Claude Daugeron et  interventions des membres du Cercle Condorcet Var-Est

Conférences 2012

  • Le 14/03/2012 - "Condorcet aujourd'hui" conférence par le professeur Charles Coutel, spécialiste de Condorcet
  • Le 13/06/2012 - "La mission de l’école de la République et les valeurs qu’elle défend sont-elles toujours d’actualité ? "  par José Gomez
  • Le 17/10/2012 - " Spinoza face à l'intolérance " par Alain Billecoq Agrégé de Philosophie
  • Le 12/12/2012 - "La Laïcité dans un pays à majorité de population musulmane : l'expérience turque" par  Metin Ancem

Conférences 2013

  • Le 22/03/1013 - " La Constituante : Pourquoi pas ?  " par André Bellon, parlementaire AHP  anime le journal ‘’République’’ - Président de la Commission des affaires étrangères
  • Le 14/0602013 - " Les tourmentes de l'adolescence" par José Gomez
  • Le 18/10/2013 " L'humanisme solaire de Camus " par Madame Colette Guedj, écrivain et professeur émérite à l'UNSA (Université de Nice Sophia Antipolis). 2013 étant l'année du centième anniversaire de la naissance d'Albert Camus
  • Le 13/12/2013 - Manifestation consacrée à la Laïcité

 

Réunions thématiques  (Premier lundi du mois à 19 heures)

Maison des associations

213, rue de la Soleillette

83700 Saint-Raphaël 

 

Réunions thématiques 2010 

  • Le 04/01/2010- "Il faut détruire Jérusalem..." par Albert Grégoire 
  • Le 01/02/2010 - "Divorce, phénomène de société" par Jean Cristina 
  • Le 01/03/2010 - "L'information du citoyen peut-elle être impartiale ?" par Michel Ruby
  • Le 05/04/2010 - Reportée 
  • Le 03/05/2010 - "Nanotechnologie, pour le meilleur et pour le pire" par Véronique Dupont
  • Le 06/09/2010 - "Pourquoi Condorcet  ?" par Raymond Abel
  • Le 04/10/2010 - Assemblée Générale
  • Le 06/12/2010 - "Y a-t-il déclin de l'Occident ?" par Gérard Gras  

Réunions thématiques 2011

  • Le 03/01/2011 - "Le vrai visage de la République" par Michel Thomas
  • Le 07/02/2011 - "Tous malades ?!?... abus de médicaments" par Albert Grégoire
  • Le 07/03/2010 - Pas de réunion en raison de la proximité avec la table-ronde
  • Le 04/04/2011 - "Déclaration universelle des droits de l'homme et droits fondamentaux" par Véronique Dupont
  • Le 02/05/2011 - "Energies renouvables" par Michel Ruby
  • Le 06/06/2011 - "Révolution fiscale ?!?" par Michel Thomas
  • Le 05/09/2011 - Pas de réunion, reprise d'activité avec la conférence du 7/10/2011
  • Le 03/10/2011 - Pas de réunion en raison de la proximité avec la conférence
  • Le 07/11/2011 - Assemblée Générale et "Sortir de la crise. Quelles solutions possibles ?" par Gérard Gras
  • Le 05/12/2011 - Pas de réunion en raison de la proximité avec la conférence interactive

 Réunions thématiques 2012  

  • Le 02/01/2012 - Réunion annulée 
  • Le 06/02/2012 "L'eau, enjeu international et en région PACA" par Michel Ruby
  • Le 05/03/2012 - Pas de réunion en raison de la proximité avec la conférence
  • Le 02/04/2012 - " Les paradis fiscaux en 7 vers illustres " par Raymond Abel d'après le livre de Nicholas Shaxon
  • Le 07/05/2012 - " La démocratie est-elle une illusion ? " par Michel Thomas
  • Le 01/10/2012 - " Ceux pour qui la fête continue !" par Raymond Abel
  • Le 05/11/2012  -  Assemblée générale
  • Le 03/12 /2012 - "Citoyenneté, Démocratie, Etat-nation" par Albert Grégoire

Réunions thématiques 2013    

  • Le 07/01/2013 "La sélection des "élites" en démocratie" par Michel Thomas
  • Le 04/02/2013 - " Qui jette un oeuf, jette un boeuf..." par Véronique Dupont
  • Le 04/03/2013 - " L'armée française en Afrique, ces 20 dernières années " par Maurice Accary
  • Le 06/05/2013 - " Agriculture et Littoral, un avenir à haut risque... ! "par Michel Ruby
  • Le 03/06/2013 - " Le petit "De Gaulle " illustré " par Michel Thomas
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